mercredi 1 décembre 2010

Qu'est-ce qu'il reste?

Je ne peux dire que mon expérience, n’est-ce pas ? Un homme ne commence à être que quand il arrive au rien total de ce qu’il est, de ce qu’il croit, de ce qu’il pense, de ce qu’il aime.
Quand on arrive à ce rien complet, alors il faut que quelque chose SOIT, ou on MEURT, n’est-ce pas ?...

...Qu’est-ce qu’il reste ?
Il y a un centre de Force(s), d’Être, il y a quelque chose qui reste, et c’est ça, la clé !
C’est pas tout ce qu’on pense, c’est pas tout ce qu’on sent, c’est pas tout ce qu’on aime, c’est pas les idéaux, c’est pas le Bon Dieu, c’est pas… c’est rien de tout ça !

C’est quelque chose qui est… poignant, comme si tout l’être était ramassé dans une… dans une angoisse si intense que c’est comme une prière ou comme…, c’est de l’Amour. C’est quelque chose qui est chaud, puissant, qui n’a pas de mot, qui est l’Être ! Qui est ce qu’on est ! C’est ça, la question ou la chose à laquelle tout le monde arrive. Quand tout s’écroule, qu’est-ce qu’il reste ?

Satprem
Sujata et Satprem

UNE INDICATION DE L'AUTRE ETAT
Satprem: Je voudrais qu’on puisse saisir d’une façon simple ce que peut etre l’autre état. En fait, ce n’est pas quelque chose que nous ne connaissons pas, ce n’est pas quelque chose d’étranger à l’homme. Les enfants pourraient le sentir ou le vivre, et pas mal d’adultes, sans comprendre ce que c’etait, l’ont connu, cet autre état…

Il y a des moments, dans une vie, des moments ou l’on est tout d’un coup comme « invincibles ». Plus rien ne peut vous toucher. On va sur le champs de bataille, on sent qu’on passe à travers les balles, on se trouve dans une tempête en mer, on rit! on sait que ces formidables vagues qui deferlent ne peuvent rien, on passera! Des assassins viennent pour vous tuer, et quelque chose reste si parfaitement immobile, comme si tout ça n’etait qu’une comédie et ne pouvait pas vous toucher, que les assassins ne peuvent pas vous toucher.

Beaucoup d’êtres, sous une forme ou une autre, ont eu cette expérience. Tout d’un coup, on échappe à la loi, on échappe à ce qui semble »inévitable », on passse à travers, et tous ceux qui ont eu cette éxperience disent que c’est comme une espèce de, pas « allegresse », ce n’est pas le mot, mais quelque chose, vraiment, qui gonfle les poumons; et puis tout d’un coup on est comme plein d’une energie « invincible », quelque chose qui est tres simple, tres joyeux, qui a une espèce de candeur enfantine qui fait que « Non, non, non, c’est pas possible, ça, ça ne peut pas venir, cet accident ne peut pas arriver. »

Hé bien ça, c’est une indication de l’autre état. C’est à dire que pendant quelques secondes, ces êtres qui ont une expérience semblable sont passés à travers les couches de conditionnement, à travers les peurs, les « ceci va arriver, ça c’est possible, ça c’est pas possible ». Pour quelques secondes de grâce, ils sont passés à travers ça, et alors, rien ne les touche, rien ne peut les toucher. C’est ça l’EXPERIENCE, c’est qu’au fond du corps, quand on a traversé toutes ces couches de conditionnement, on emmerge tout d’un coup dans quelque chose ou les vieilles lois du monde n’ont plus de pouvoir, et on s’aperçoit que leur pouvoir, c’était simplement une formidable « suggestion » et une vieille « habitude », mais seulement « une habitude », il n’y a pas de loi, il n’y a que « des habitudes » fossilsées. Tout le trajet, c’est de traverser »ces habitudes ».

Extrait de « 7 jours en Inde avec Satprem » – Éditions Robert Laffont


Aucun commentaire: