Ça, le dernier «échelon», c'est la Chose absolument pure. Et la puissance... la puissance créatrice et transformatrice de cette Vibration est inimaginable! Au moment où on la vit, rien n'est impossible. C'est inimaginable.
«D'abord, on aime seulement quand on est aimé...
C'est l'état habituel des humains. Il faut que la vibration
d'amour de quelqu'un vienne éveiller l'amour, autrement on est inerte.
«Ensuite on aime spontanément...
C'est déjà une humanité un peu plus développée. On sent
l'amour tout d'un coup; on rencontre quelqu'un ou quelque chose – ah! – et ça
vient. Seulement...
«Mais on veut être aimé en échange...
On tient beaucoup à être aimé en échange!
«Puis on aime, même si l'on n'est pas aimé...
Ce sont généralement les gens qui sont arrivés à un état
yoguique assez avancé.
«Mais on tient encore à ce que son amour soit accepté...
Oui, c'est une expérience que j'ai eue personnellement. Il y
a un moment où l'on est tout à fait capable d'aimer sans réponse, on est
au-dessus de la nécessité d'être aimé, mais on a encore... pas positivement un
besoin mais, au moins, que ce soit senti et efficace.
Après, ça fait sourire.
«Finalement, on aime purement et simplement sans autre
besoin ni autre joie que ceux d'aimer.»
Ça, vraiment pour moi, selon mon expérience personnelle,
c'est la toute-puissance.
C'est une puissance qui peut réaliser n'importe quoi –
n'importe quoi. Il n'est rien qui lui soit impossible.
Seulement, j'ai bien observé aussi que si «ça» se
manifestait sans discernement, pourrait-on dire, si c'était quelque chose qui
venait s'imposer dans l'atmosphère de la terre sans contrôle et sans
discernement, ce serait... Tout ce qui nie ce Pouvoir (nie volontairement ou
involontairement) serait comme annulé. Alors les conséquences extérieures,
apparentes, seraient... trop formidables. C'est ce que Sri Aurobindo avait
écrit; il avait dit qu'il fallait que la Connaissance vienne d'abord. Il faut
que la Vérité règne d'abord avant que l'Amour puisse se manifester massivement:
a wholesale manifestation [une manifestation en grand].
Maintenant, c'est comme filtré. C'est encore filtré.
Mais la qualité vibratoire de «ça» est quelque chose
vraiment qui dépasse toute imagination. Les maladies, les difficultés, les...
ça n'a pas de réalité.
Constamment, le corps demandait (ce n'est ni un signe, ni
une assurance, ni une preuve: c'est tout cela à la fois), il demandait une
espèce de sensation (sensation, si l'on peut appeler cela «sentir») que ce soit
«le Seigneur qui gouverne» (je le dis en mots enfantins parce que ce sont les
plus vrais), que ce soit le Seigneur qui gouverne. Il demandait «ça» tout le
temps, comme un enfant peut demander: «ça» dans tous les innombrables riens que
l'on fait tout le temps, qui sont l'étoffe même de l'existence du corps. Cela
devenait si intense... Tout ce qui est perçu comme séparé de «ça» devient
inerte: de la cendre – inerte sans même la puissance de l'inertie: l'inertie de
la poussière. Je veux dire que le roc a une puissance dans son existence, une
puissance de cohésion, de durée – même pas cela: de la poussière. Et alors, il
y avait constamment-constamment cette prière dans le corps. Et c'est cela qui
m'a amenée à l'expérience.
Quand «ça», c'est là, c'est comme si tout se gonflait d'une
Puissance dorée, lumineuse, rayonnante: ça a un volume d'intensité!... Si ce
n'est pas là, tout est poussière.
Agenda du 16 avril 1966
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire