Si en faisant ce que vous avez à faire - quoi que ce soit,
quelque travail que ce soit - si vous le faites, et qu’en le faisant vous ayez
soin de ne pas oublier le Divin, de Lui offrir ce que vous faites, et d’essayer
de vous donner à Lui de façon qu’Il puisse changer toutes vos réactions - au
lieu qu’elles soient égoïstes, mesquines, stupides et ignorantes, en faire
quelque chose de lumineux, de généreux -, alors là, vous aurez fait un progrès.
Et non seulement vous aurez fait un progrès, mais vous aurez aidé au progrès
général.
Je n’ai jamais vu de gens qui aient tout lâché pour venir
s’asseoir dans une contemplation plus ou moins vide (parce qu’elle est plus ou
moins vide), je n’ai jamais vu que ceux-là fassent des progrès, ou en tout cas
leurs progrès sont très minimes.
J’ai vu des êtres qui n’avaient aucune prétention de faire
le yoga, qui seulement étaient enthousiasmés par l’idée de la transformation
terrestre et de la descente du Divin dans le monde, et qui faisaient leur petit
peu de travail avec cet enthousiasme dans le cœur, en se donnant totalement,
sans réserve, sans idée égoïste de salut personnel, ceux-là, je les ai vus
faire des progrès magnifiques, vraiment magnifiques. Et quelquefois ils sont
admirables.
J’ai vu des sannyâsis, j’ai vu des gens qui vivent dans des monastères,
j’ai vu des gens qui faisaient profession d’être des yogis, eh bien, je ne
donnerais pas un des autres pour une dizaine de ceux-là (je veux dire, en se
plaçant au point de vue de la transformation terrestre et du progrès du monde,
enfin de ce que nous voulons faire, tâcher que ce monde ne soit plus ce qu’il
est et devienne vraiment l’instrument de la Volonté divine, avec la Conscience
divine).
Ce n’est pas en vous enfuyant du monde que vous allez le
changer.
C’est en y travaillant, modestement, humblement, mais avec
une flamme dans le cœur, quelque chose qui brûle comme une offrande. Voilà.
La Mère
13 mai 1953
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