Vivre, aimer,
s'étendre partout, sentir partout, voir partout, sentir partout, voir partout,
autant qu'on veut, autant qu'on aime, sans séparation, sans distance; chanter,
sourire partout, dans tout ce qui est, dans tout ce qui vit, tout ce qui bas;
mourir, renaître quand on veut, garder le fil indestructiblement, et remplir
chaque instant d'une totalité d'existence, aussi pleine que les millénaires
réunis! J'attends, oh! j'attends l'heure de vérité où nos millions d'amours
dissous, brûlés, roulés dans le fleuve, pourront aimer encore, toujours, nos
millions de gestes toucher la gloire vivante qu'ils modelaient dans la nuit,
nos vies bafouées connaître la joie qu'elles forgeaient sans savoir, nos
souffles perdus chanter le grand péan du monde divin - et nous toucherons le
ciel de nos mains, nous bâtirons la terre à l'image de notre âme et nous
incarnerons la lumière dans un corps. Oh! j'attends, j'attends l'heure de
l'Autre Chose, j'attends un autre être sur la terre.
Satprem, PAR LE CORPS DE LA TERRE ou LE SANNYASIN
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